" Les lettres de Capri " de Mario Soldati
Le livre, réédité aujourd'hui, fut publié en 1954 et reçut le prix Strega, le Goncourt italien.
C'est un très bon roman, double histoire d'amour, de trahison, de mensonges, de non-dits dans l'Italie de l'après-guerre, où le puritanisme anglo-saxon s'oppose à la plus grande liberté et sensualité italienne.
Le récit est complexe mais écrit avec une fluidité telle qu'il se lit avec légèreté - Pasolini parle de sa "légèreté absolue" - et passion comme on lirait un thriller captivant !
Il y est question de sexe, de culpabilité, d'innocence, de mépris, d'amour, d'égoïsme, de raison, de sentiment, de folie mais aussi de douleurs et de blessures, de choix à faire, de sacrifice et de plaisir.
Mario Soldati (1906-1999) fut, avec Alberto Moravia (1907-1990) l'un des plus grands écrivains italiens du siècle dernier bien qu'il fut d'abord journaliste et qu'il s' intéressât au cinéma en tant qu'assistant puis cinéaste.
Le second fut le plus populaire et le premier davantage reconnu par une élite et son oeuvre moins diffusée, "oublié en Italie, inconnu en France, et partout incompris bien que "Les Lettres de Capri" lui valut la reconnaissance du grand public dans son pays et au-delà des frontières (ce roman a été traduit en trente langues). "
" Voilà donc les italiens ! Humbles jusqu'à la lâcheté, sage jusqu'à la trahison, toujours humains, jamais héroïques, et parfois saints."
"Est-ce que tu te rends compte, chéri, que nous vivons en nous souhaitant l'un à l'autre la mort ? "