" Canada " de Richard Ford
Prix Femina Étranger 2013
" D'abord, je vais raconter le hold-up que nos parents ont commis. Ensuite les meurtres, qui se sont produits plus tard. C'est le hold-up qui compte le plus, parce qu'il a eu pour effet d'infléchir le cours de nos vies à ma sœur et à moi. Rien ne serait tout à fait compréhensible si je ne le racontais pas d'abord. Nos parents étaient les dernières personnes qu'on aurait imaginé dévaliser une banque. Ce n'étaient pas des gens bizarres, des criminels repérables au premier coup d'œil. Personne n'aurait cru qu'ils allaient finir comme ils ont fini. C'étaient des gens ordinaires, même si, bien sûr, cette idée est devenue caduque dès l'instant où ils ont bel et bien dévalisé une banque. "
Ce livre m'avait échappé à sa sortie. Je viens de le trouver dans la boîte aux livres à côté de chez moi .
Beaucoup de lecteurs ont été indisposés par la multiplication de détails, de descriptions, freinant l'action, imposant une lenteur qui pourraient en ennuyer plus d'un pour une histoire qui s'étire sur 476 pages !
Je suis, quant à moi, entré facilement dans cette histoire, moins séduit par une très belle écriture que par cette caparité à savoir créer des images, faire sentir un environnement, un paysage, une époque, s'attarder à planter un décor, à y placer ses personnages.
Richard Ford sait raconter, il donne l'impression de faire du sur place alors qu'il donne de l'épaisseur à son histoire, qu'il prend le temps d'y installer ses personnages, de nous les rendre proches, en particulier de Dell, le fils qui verra sa vie basculer comme celle de sa sœur, à la suite du comportement irresponsable de ses parents.
En général, trop de détails me fatigue, ici je n'ai ressenti aucune lassitude, j'ai pris la patience de canaliser ma curiosité car elle était alimentée par une lente montée dramatique qui m'a tenu en haleine !