" Mise à mort du cerf sacré " Avant-première Galeries.

Réalisateur : Yargos Lanthimos.

Acteurs : Nicole Kidman, Colin Farrell, Barry Keoghan, Alicia Silverstone, Raffey Cassidy, Bill Camp, Denise Dar Vera, Sunny Suljic.

Festival de Cannes 2017 : Prix du Scénario.

Président du Jury : Pedro Almodovar.

2017

Appréciation personnelle : ***

Dérangeant, sombre et glaçant, le film a divisé Cannes, il aura été autant sifflé qu'appplaudi et le public le sera tout autant, divisé  .... ou quittera la salle avant la fin de la projection !

Le réalisateur ne fait pas dans la demi-mesure, s'attaque à des scénarios improbables, surréalistes fables diaboliques qui laissent le spectateur chaos.

Il reprend le thème de "Théorème" de Pasolini (1968) le réinvente, ne ménageant pas le spectateur et ne lui laissant pas le temps de reprendre souffle, celui-ci assiste impuissant à la lente désagrégation d'une famille dont l'intimité est violée par un prédateur déterminé à détruire l'harmonie et l'équilibre qui l'anime .

Jusqu'à la scène finale qui pourrait être grotesque si elle n'était impitoyable et d'une cruauté indicible !

Visuellement, le film est très beau, des décors démesurés, une maison aux chambres immenses, pour mieux ramener l'homme à sa petitesse, une bande son brutale et cinglante, Kidman et Farrell, excellents en parents et couple, dépassés par la monstruosité qui leur arrive et, surtout, Barry Keoghan, acteur irlandais de 24 ans dans la peau d'un adolescent de seize ans, dont le jeu est d'une telle vérité et d'une telle force qu'il en devient inquiétant !

Film résolument pessimiste sur la condition humaine, sur une certaine solitude, sur l'individualisme, sur l'égocentrisme.

Après "The Lobster" (2015) déjà avec Colin Farrell qui était un excellent conte improbable et cynique et impitoyable qui lui valut plusieurs prix, après "Canine" (2009) que je n'ai pas vu, mais j'espère bien satisfaire ma curiosité, les professionnels s'interrogent avec un certain humour sur la santé mentale du réalisateur !