" Mon autre famille " de Armistead Maupin.

" Toute femme qui n'est qu'une femme, ou tout homme qui n'est qu'un homme, est un monstre inapte à la vie en société ".

" Je sais que je ne peux pas t'expliquer ce que c'est d'être gay, mais je peux te dire ce que ce n'est pas. C'est ne pas se cacher derrière des mots, Maman. Comme "la famille", les "convenances" ou "la religion chrétienne". C'est ne pas craindre son propre corps ou les plaisirs que Dieu a imaginés pour lui. C'est ne pas juger son voisin, sauf quand il se montre grosseir ou cruel. Etre gay m'a appris la tolérance, la compassion et l'humilité ; m'a montré le potentiel infinie de la vie ; m'a fait rencontrer des gens dont la passion, la générosité et la sensibilité ont été constamment pour moi une source d'énergie. Etre gay m'a fait entrer dans la grande famille humaine, Maman, et je m'y plais. Je m'y sens bien. Je ne vois pas grand-chose de plus à ajouter, sauf que je reste le Michael que tu as toujours connu. La seule différence, c'est qu'aujourd'hui, tu me connais mieux. Je n'ai jamais fait consciemment quoi que ce soit qui puisse te blesser. Et je ne le ferai jamais. "

Ayant lu avec beaucoup d'intérêt et d'empathie les fameuses "Chroniques de San Francisco ", il est certain, pour moi du moins, qu'il était intéressant d'en savoir plus sur son auteur que je connaissais si peu.

Je me pose la question, par ailleurs, de la popularité d'Armistead Maupin en-dehors de la communauté gay ! A-t-il de nombreux lecteurs chez les hétéros !?, est-il vraiment un auteur populaire et reconnu ou son succés se situe dans un milieu bien défini !?

Son autobiographie que j'ai lue avec un intérêt certain ne surprend pas par un style particulier d'écriture que l'on oublie au profit de satisfaire notre curiosité sur qui est l'homme qui nous (m'a en tout cas !) captivé dans ses fameuses Chroniques, lesquelles ne sont pas par ailleurs des oeuvres de grande littérature mais furieusement sympathiques et dont j'attendais la suite avec impatience !

D'une éducation conformiste, rigoriste, dont il épousa d'abord la forme, jusqu'à son émanciptation à San Francisco, le parcours d'un homme qui devint une icône gay, révélant un aspect parfois libertin, ou du moins très libre et l'assumant, nous apprenant comment sont nées les Chroniques mais, d'autre part, nous apprenant peu sur le couple qu'il forme avec son mari.

Une autobiographie non pas inoubliable mais qui est un complèment aux Chroniques.