" Girl " UGC Toison d'Or

Réalisateur : Luca Dhont.

Acteurs : Victor Polster, Arieh Worthalter, Oliver Bodart, Tijmen Govaerts, Katelijne Damen, Valentijn Dhaenens, Magali Elali, Alice de Broqueville.

2018

Caméra d'Or (Premier Film) au Festival de Cannes - Présidente du Jury : Cate Blanchett.

Prix d'interprétation Un Certain Regard au Festival de Cannes : Victor Polster - Président du Jury : Benicio del Toro.

Prix Fipresci décerné par la critique internationale au Festival de Cannes.

"Oeil d'Or"  de la meilleure fiction internationale au Festival du Film de Zurich.

Neuf récompenses depuis Cannes.

Représentant la Belgique pour la course aux Oscars dans la catégorie meilleur film étranger.

Appréciation personnelle : ****

Le film s'inspire du parcours réel  d'Aaron Monsecour, espoir du Ballet Royal d'Anvers devenu Nora à l'âge de quinze ans. (Moustique)

"  Environ 500 personnes entre 14 et 17 ans, aussi bien des filles que des garçons cisgenres que des personnes transgenres ont été auditionnées. Faute de trouver un(e) interprète convainquant(e), l'équipe s'est tournée vers le casting des danseurs et y a découvert Victor Polster qui correspondait à ce qu'elle recherchait " (Allociné).

Victor, 16 ans, élève de l'Ecole royale de ballet d'Anvers, n'ambitionne pas pour le moment un métier d'acteur malgré le bouleversement qui s'est produit dans sa vie mais se prépare à auditionner pour certaines compagnies de danse européennes et l'une en Israël.

Il est bouleversant dans le rôle, l'ayant préparé avec une détermination farouche, s'initiant aux pointes et à danser comme une fille et travaillant sa voix avec l'aide d'une logopédiste pour la rendre plus féminine. (Le Mad).

Pas étonnant que lors de la projection du film à Toronto il ait reçu une standing ovation !

Victor est tellement le rôle qu'après avoir vu le film, difficile d'imaginer qu'un autre que lui aurait pu l'interpréter ! Malgré son androgynie et ce visage très fin, il est une personnalité cisgenre.

Dans ce film, il y aussi le père et Arieh Worthalter interprète avec beaucoup de force et de sensibilité le père généreux, compréhensif, le soutien moral, désemparé parfois, maladroit aussi mais par amour, protecteur. Certes, trop souvent, dans une telle situation, les pères s'éloignent, se taisent, blessés peut-être dans leur virilité, deviennent violents, rejettent, le cinéaste a pris le parti d'un père aimant et qui accepte la situation .... Il en existe ! Il a pris aussi le parti d'un père qui élève seul ses deux enfants.

Les critiques professionnelles sont unanimes pour ce portrait intime tout en pudeur de cet adolescent déterminé à changer de sexe et qui se bat sur deux fronts, celui de l'intégration au corps de ballet et celui de lutter contre une apparence physique à laquelle son moi profond n'appartient pas et dont la transformation est trop lente à son gré.

Il y a de la douceur dans la réalisation de ce film, de la délicatesse, de l'élégance mais une dureté aussi que s'inflige Lara pour atteindre sa vraie personnalité. Certains peuvent reprocher quelques scènes répétitives, elles ne font que souligner cette détermination, cette rage à se construire !

Ce film entre dans les dix de mes souvenirs cinématographiques tant il s'est emparé de mon coeur et le visage de Lara/Victor me hante !