" Les plus belles années d'une vie " Aventure

Réalisateur : Claude Lelouch

Acteurs : Jean-Louis Trintignant, Anouk Aimée, Marainne Denicourt, Souad Amidou, Antoine Sire, Tess Lauvergne, Vincent Vinet, et avecla participation de Monica Bellucci.

2019

Appréciation personnelle : **(*)

Je ne suis pas un fan du cinéma de Lelouch  (un peu prétentieux et narcissique !) mais en 1966 je suis tombé sous le charme d' " Un homme et une femme " (Palme d'Or au Festival de Cannes et Oscars du meilleur film étranger et du scénario).

C'était si nouveau à l'époque cette manière de filmer, cette toute simple histoire d'amour qui amena dans les salles 4.269.209 spectateurs (ok, cette année-là le record fut de 17.272.987 spectateurs pour "La Grande Vadrouille" de Gérard Oury !) mais ce film fut auréolé d'une telle grâce et d'une telle beauté, servi par deux acteurs qui ont formé l'un des plus beaux couples du cinéma français.

Une suite fut donnée en 1986 "Un homme et une femme : vingt ans déjà"  que je n'ai pas vu et qui fut très mal accueilli.

Alors que dire de celui-ci !? Que Lelouch nous fait un beau cadeau (d'où l' * supplémentaire !) en réunissant à nouveau Trintignant et Aimée qu'il filme avec beaucoup d'amour, de tendresse et de délicatesse aussi, nous les restituant dans leur vieillesse qui leur va si bien. Certes Trintignant (90 ans l'an prochain)a le visage marqué, ascétique, usé, mais il y a encore des éclats dans ce visage, un sourire, un regard, qui se souviennent de sa jeunesse. Anouk Aimée (87 ans) a une beauté plus intacte, élégante, et c'est dans cette approche de les filmer, dans les regards, leurs sourires, leurs gestes, la complicité qu'ils retrouvent, que Lelouch réussit son film. C'est émouvant comme, en première scène, la caméra figée de longues minutes sur le visage de l'acteur et qui nous permet de lire le passage des années, de s'imprégner de ce visage vieilli mais qui conserve une beauté derrière laquelle on devine le jeune homme qu'il a été.

Le film tient grâce à ce couple, le scénario est mince, juxtaposant des scènes d' "Un homme et une femme" où nous les voyons dans leur radieuse jeunesse. Sans eux, je me serais sans doute quelque peu ennuyé !

La fin est ouverte, pouvait-elle être autrement !?, le cinéaste laisse au spectateur le choix dans son imaginaire mais pourquoi l'a-t-il fait précéder de cette fameuse scène de conduite dans Paris qui dure huit minutes et dont on parla beaucoup à l'époque et qui n'apporte rien !? Pour ce faire plaisir, à lui !?, et que l'on se souvienne de sa virtuosité à manier la caméra et d'une audace nouvelle dans la manière de filmer !?