" Soif " de Amélie Nothomb

Amélie Nothomb a fait fort cette année en se plaçant très vite en numéro 1 de la rentrée littéraire et en relèguant "Millénium 6" (La Fille qui devait mourir) de David Lagercrantz à la seconde place mais aussi en faisant partie de la première sélection pour le prix Goncourt !

Sans doute parce qu'elle place Jésus au centre de son histoire, la curiosité va attirer les lecteurs, ses fans et les autres !

Et puis, ses interventions à la radio et à la télé alimentent sa personnalité si particulière, décalée mais surtout honnête. elle ne joue pas à, elle est, tout simplement !

Je reconnais que si j'ai démarré la lecture du livre avec beaucoup d'intérêt, celui-ci s'est émoussé à mi-parcours à tel point que je finissais par effleurer les phrases et demeurer bien en-deçà de ce que voulait exprimer l'auteure, une lecture qui devenait abstraite et presque absurde parce que rien de ce qui était écrit ne m'atteignait !

Il n'y a pas eu de rencontre avec le livre mais un sentiment d'ennui s'est emparé de moi !

Je n'ai pas envie d'en rester là et plutôt que de le ranger dans ma bibliothèque, je vais le garder à portée de main pour tenter une relecture et essayer de comprendre le pourquoi de cet échec de première lecture !

Cela n'ôte en rien la sympathie que j'ai pour l'auteure ni l'envie de continuer à la lire !

On n'abandonne pas ses "amis" sur une déception ressentie !

" Le moment est venu : je m'allonge sur la croix. Ce que j'ai porté me portera désormais. Je vois arriver les clous et les marteaux. J'ai du mal à respirer, tant j'ai peur. On me cloue les pieds et les mains. C'est rapide, j'ai à peine le temps de me rendre compte. Et puis on dresse ma croix entre celle de mes frères. 

C'est là que je découvre cette souffrance incroyable. Avoir des clous au travers des paumes, ce n'était rien comparé à peser dessus, et ce qui est vrai des mains, se multiplie par mille pour les pieds. La règle, c'est surtout de ne pas bouger. Le moindre mouvement décuple une douleur déjà insoutenable.

Je me dis que je vais m'habituer, que les nerfs ne peuvent pas éprouver longtemps une horreur pareille. Je découvre qu'ils en sont hautement capables et que cet appareillage enregistre les variations les plus infimes comme les plus énormes.

Dire que quand je traînais cette croix, je pensais que le but de la vie consistait à ne pas porter de lourdes charges ! Le sens de la vie, c'est de ne pas souffrir. voilà.

Il n'y a pas moyen d'en sortir. Je suis tout à ma douleur. Aucune idée, aucun souvenir ne peut me délivrer. "