" Conversation avec Romy Schneider " ARTE

Journaliste : Alice Schwarzer

Réalisateur : Patrick Jeudy

Appréciation personnelle : ****

" En 1976, à Cologne, Romy Schneider accorde une interview unique en français, la langue des confidences, à la féministe allemande Alice Schwarzer. Quarante ans après, Alice confie à Patrick Jeudy les enregistrements sonores de cette conversation et se souvient, devant la caméra, de cette nuit particulière. " (France-Inter)

"Un portrait fort et extrêmement touchant dans lequel Romy Schneider se montre libre et sans fard face à une journaliste en qui elle a confiance. Le document révèle d'autant plus sa personnalité sensible : ses forces, ses doutes, mais aussi ses douleurs et ses traumatismes. Une large part est consacrée aux fêlures liées au nazisme." (Télé-Loisirs)

Le 12 décembre 1976, Romy accepta pour la première fois de parler d'elle-même. Son interlocutrice, Alice Schwarzel, est la directrice du magazine féministe "Emma".

Ls deux femmes se sont sans doute déjà rencontrées et une confiance, une proximité, s'installent immédiaement entre elles.

Romy se confie d'autant plus qu'elle se sent en sécurité avec Alice.

Une interview au cours de la soirée puis de la nuit, où elle dévoile le côté sombre de sa vie que nous connaissons aujourd'hui mais, à l'époque des Sissi, le public ne voyait qu'une jeune première souriante et solaire. Déjà, cependant, Romy supportait le poids d'une mère envahissante à la carrière d'actrice ratée qui misait alors tout sur celle de sa fille qu'elle entendait bien diriger, une mère qui n'avait pas caché ses sympathies nazies et son admiration pour Hitler qu'elle fréquentait au nid d'aigle, le Berchtesgarden, et pour rester proche, logeait dans une villa sur l'autre versant de la montagne et à même altitude pour rester au même niveau !

On ne sut jamais, du moins c'est tu, s'il y avait eu une relation plus intime avec le dictateur !

Remariée, Magda était-elle au courant de l'attirance que son mari ressentait pour sa jeune belle-fille et le pouvoir qu'il tentait d'exercer sur elle !? Au cours des sorties publiques, rien ne transparaissait de cela et le trio semblait former une famille heureuse et unie.

Romy refusa de tourner le dernier "Sissi" au grand dam de sa mère, il y eut alors la rencontre avec Alain Delon lors du tournage de "Christine" en 1958 de Pierre Gaspard-Huit, aimable petite comédie très convenue mais où le jeune couple resplendissait de beauté.

Romy abandonne l'Allemagne (qui ne le lui pardonnera pas) pour la France, suit Alain son grand amour, s'extraie de la tutelle de sa mère laquelle lui en voudra d'une union qu'elle n'accepta jamais.

La suite est plus proche de nous, Alain qui se lasse ( mais qui a  toujours été présent dans les moments difficiles rencontrés par Romy), elle retourne en Allemagne, épouse le metteur en scène de théâtre Harry Meyer dont elle eut un fils, David, divorce au bout de neuf ans. Après un second mariage, Harry Meyer se suicidera.

Retour en France pour Romy où Alain l'impose pour tourner dans "La Piscine" en 1969 de Jacques Deray. Gros succès et la carrière en France de Romy est lancée devenant la plus populaire des actrices françaises et l'égérie de Claude Sautet notamment et ils vécurent aussi une passion.

Second mariage avec Daniel Biasini, une fille Sarah, le drame atroce de la perte de son fils et son décès en 1982, retrouvée morte dans son appartement par son compagnon d'alors.

" La police retrouve sur son bureau une lettre inachevée, un mot d'excuse — sa fille ayant la rougeole — pour décommander une séance de photographie et d'interview, portant une longue rature montrant qu'elle a dû s'effondrer en l'écrivant. Sur le bureau on trouve de l'alcool et des médicaments. Le magistrat Laurent Davenas préfère classer l'affaire sans autopsie pour, dit-il, ne pas casser le mythe33. Quant à savoir si elle s'est réellement suicidée par barbituriques, s'il s'agit d'un abus accidentel de ces produits ou d'une mort naturelle, le journaliste Guillaume Évin affirmera ultérieurement qu'elle ne s'est pas suicidée… mais est morte de ses excès34. En 2012 (anniversaire des trente ans de sa disparition), Claude Pétin, amie intime de Romy et belle-sœur de Laurent Pétin, prétend que la mort de Romy Schneider était absolument naturelle et n'avait pas été causée par un abus de barbituriques et d'alcool, comme l’avait spécifié la presse à l'époque. "  (Wikipédia)

Voilà ce que fut, en résumé, la vie de Romy, pas un long fleuve tranquille !

La conversation entre les deux femmes est aimable et amicale et la journaliste respectueuse sachant s'arrêter quand il le faut.

Confidences dans l'intimité d'une chambre, une amie qui parle à une autre dans une vérité et en toute absence de misérabilisme et le spectateur témoin d'une femme qui ne triche pas et qui n'a jamais triché !

Emouvant, chaleureux, et la voix de Romy s'exprimant en français plutôt qu'en allemand car c'est pour elle la langue des confidences et celle qu'elle maîtrise le mieux dans le temps présent puisque vivant en France .