" Isabelle " - André Gide
Découvert dans la boîte aux livres de la place Saint-Job avant le confinement. Depuis les boîtes ont été enlevées et ne réapparaîtront sans doute pas de sitôt !
Ai-je lu dans ma jeunesse du Gide, ou seulement des extraits, je ne m'en souviens plus même s'il était sans doute au programme des lycées à l'époque.
Ce récit m'a un peu déçu, j'en attendais davantage et il semble que je ne sois pas le seul ! " il dérouta certains lecteurs, à qui l’histoire semblait promettre plus de rebondissements, plus de mystère(s), plus d’aventures aussi. " "Gide, de son côté, jugeait son livre abouti. C’est pourtant, parmi ses œuvres narratives, celle qui s’est le moins impérieusement imposée à lui : Isabelle fut pour lui un exercice plutôt qu’une œuvre nécessaire. Il porta néanmoins longtemps le récit en lui. " (Centre d'études gidiennes)
Histoire d'un fantasme, d'une illusion !
Un homme séjourne dans un château pour récolter des informations qui doivent l’aider à terminer sa thèse sur « la chronologie des sermons de Bossuet »
Il y fait la connaissance de la famille qui l'occupe et se montre intrigué par une personne dont il devine la présence nocturne régulière sans pour autant qu'il ne parvienne à la rencontrer.
« L’illusion pathétique » (c’est là le sous-titre auquel Gide songeait pour Isabelle).
Porté par son romantisme fantasque jusqu'à la déconvenue lorsqu'il rencontrera Isabelle et qu'elle perdra de l' aura dont il l'aura entourée ! Isabelle n'est que commune et égocentrique et peu portée aux sentiments élevés !
" Quel est ce conte où le héros tombe amoureux de la princesse ? Ce devait être ce portrait-là .... Peut m'importaient vous dis-je les qualités ou les défauts de la peinture : la jeune femme que j'avais devant moi et dont je ne voyais que le profil, une tempe à demi cachée par une lourde boucle noire, un oeil languide et tristement rêveur, la bouche entrouverte et comme soupirante, le col fragile autant qu'une tige de fleur, cette femme était de la plus troublante, de la plus angélique beauté. A la contempler j'avais perdu conscience du lieu, de l'heure ; Casimir qui d'abord s'était éloigné, achevant d'apprêter les fleurs, revint à moi, se pencha : - C'est maman? elle est bien jolie, n'est-ce pas ! "