" La ballade de l'impossible " de Haruki Murakami.

Un voyage en avion, l'atterrissage sur Hambourg, une musique d'ambiance qui égrenne la mélodie des Beatles "Norwegian Wood ", Watanabe, 37 ans, surpris, troublé, ému, est renvoyé à ses souvenirs d'adolescent, à sa rencontre dix-sept ans auparavant avec Naoko et son ami Kizuki.

Je ne peux pas en raconter trop pour ne pas déflorer l'histoire mais les amours de jeunesse de Watanabe se partageront entre deux étudiantes, Naoko, fragilisée par un drame personnel, et Midori, déterminée à combattre ses angoisses et à en découdre avec la vie ! 

C'est un hommage aux amours adolescentes, nostalgie des amours perdues et de la jeunesse enfuie, récit tendre et sensible, érotique aussi sans jamais tomber dans la vulgarité, intense, d'une lenteur étudiée et d'un déroulement très simple. Poétique pour narrer un quotidien qui n'a rien d'exceptionnel et pourtant, l'auteur parvient à maintenir notre curiosité sur cinq cent pages sans jamais que nous ne perdions de l'intérêt pour les personnages avec lesquels nous sommes en totale empathie.

" Comme j'étais accablé à force de penser ainsi au père de Midori, je rentrai un peu plus tôt que prévu ma lessive qui séchait sur le toit car j'avais décidé d'aller passer le temps en déambulant dans le quartier de Shinjuku. Ce quartier, envahi le dimanche, m'apaisa. J'achetai "Lumière d'août" de Failkner à la librairie Kinokuniya, qui était aussi encombrée que les trains aux heures de pointe, puis j'entrai dans un bar de jazz où le son me semblait très fort et où je bus un café brûlant, épais et pas bon en écoutant des disques d'Ornette Coleman et de Bud Powell, et en lisant le livre que je venais d'acheter. A cinq heures et demie, je fermai mon livre et sortis pour aller dîner légèrement.. Je me demandai soudain combien de dizaines ou de centaines de fois allait se répéter un pareil dimanche. " Un dimanche calme, paisible et solitaire", dis-je à haute voix. Je ne remontais pas mes ressorts le dimanche. "