" Le Passé " UGC Toison d'Or

Réalisateur : Asghar Farhadi.

Acteurs : Bérénice Béjo, Ali Mosaffa, Tahar Rahim, Pauline Burlet, Elyes Aguis, Jeanne Jestin, Sabrina Ouazani, Bebak Karimi.

2013

Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes 2013 pour Bérénice Béjo.

Prix du Jury Oecuménique au Festival de Cannes 2013.

Président du Jury : Steven Spielberg.

Appréciation personnelle : ***

Asghar Farhadi est un grand cinéaste !

Il m'avait ravi avec "A propos d'Elly" (2009) et avec "La Séparation" (2010).

Pour son premier film réalisé en France, il est loin de m'avoir laissé indifférent même si le film aurait mérité d'être plus court car, après une première partie bien rythmée, serrée, qui vous permet d'être en empathie avec les personnages, de se sentir avec eux, l'action se relâche ensuite, tourne en rond et ne permet plus à l'émotion d'être présente, comme si une lassitude s'installait d'un dénouement que l'on soupçonne déjà et qui est retardé sans qu'il y ait raison de l'être.

Nettement moins abouti que les deux films précédents, il n'empêche que le réalisateur iranien signe un film très moderne sur la société d'aujourd'hui où l'on voit hommes et femmes se débattre entre divorce, famille recomposée, enfants à assumer et à protéger des erreurs et des choix des adultes.

Film social qui ne s'est pas embarrasssé d'un décor très esthétique : pavillon de banlieue entre périphérique et voie de chemin de fer, c'est vrai que le film n'est pas joyeux ni par son thème ni par son visuel !

Dans le rôle de Marie, jeune femme déchirée entre un divorce à vivre, un nouvel homme à aimer et des enfants à ne pas perdre en route et une maternité qui s'annonce, Bérénice Bejo est excellente et je retiendrai davantage l'interprétation tout en nuances de Ali Mosaffa plutôt que celle de Tahar Rahim sans oublier la belge Pauline  Burlet, émouvante en ado larguée.

Il y a un quelque chose des "Misérables " des temps modernes dans ce film même si le contexte est tout-à-fait différent !