" Grand Central " UGC Toison d'Or

Réalisatrice : Rebecca Zlotowski.

Acteurs : Tahar Brahim, Léa Seydoux, Olivier Gourmet, Denis Ménochet, Johan Libéreau, Nozha Khouadra, Nahuel Perez Biscayart, Camille Lellouche.

2013

Appréciation personnelle : **

J'imagine facilement ce qu'un Ken Loach aurait fait de ce film ! De ce brassage entre le social et l'amour, entre les conditions difficiles du travail dans une centrale nucléaire, surtout pour les employés travaillant en sous-traitance, la vie entre hommes et la débrouillardise pour se maintenir à flots dans la vie au quotidien, les relations sentimentales qui minent le coeur, il y aurait eu de la force, de la rudesse, de la tendresse, une peinture réaliste d'une certaine condition humaine, tout cela porté par un scénario ciselé. Du moins c'est ce à quoi nous a accoutumés ce cinéaste.

Ici nous l'avons mais sans réelle intensité ni force, cela donne un récit hybride qui verse dans le document, intéressant il est vrai, mais où le spectateur ne sait si la cinéaste a voulu privilégier la dangérosité du travail dans une centrale nucléaire ou l'histoire d'amour qui n'est en rien romantique - ou alors d'un romantisme moderne ! - où il semble que l'attirance de la jeune femme pour le jeune ouvrier nouvellement arrivé relève plutôt du sexe que d'un sentiment plus élevé.

Le début du film m'a semblé maladroit, suit un intérêt réel pour les séquences dans la centrale nucléaire et puis le film ronronne sans produire aucune émotion ni aucune passion ! Manque de souffle dans ce film dont le scénario est plutôt maigre et dont le final tombe complètement à plat ! 

Les acteurs font très bien leur boulot, même si Tahar Brahim ne renouvelle pas son jeu de film en film, Léa Seydoux est parfaite en jeune femme qui se la joue libérée même si, aujourd'hui, le côté sulfureux d'un tel rôle n'a plus le même impact !

Il faut revoir Bardot dans "Et Dieu créa la femme " de Roger Vadim (1956) ! Certes, le film a vieilli mais le personnage de Juliette interprété par BB est d'un modernisme qui lui n'a pas vieilli. La scène du repas familial lors de la noce est jouissive !! A l'époque, les bien-pensants ont du être offusqués à 100% !

Je pense aussi  à "Galia" (1966) de Georges Lautner où Mireille Darc s'affichait en jeune femme libre, rôle que Bardot refusa par ailleurs.

Même Ozon, malgré la très belle Marine Vacth, ne parvient pas à sublimer l'interdit !

Ce fut une époque !