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Entre Deux Eaux
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28 novembre 2013

" Bardot, la méprise " ARTE

BBB

BBB1

teboulRéalisateur : David Teboul.

Avec la voix de Bulle Ogier.

2013

Appréciation personnelle : ***

" En 2011, Brigitte Bardot donne son accord pour un projet de documentaire biographique. Quand le réalisateur David Teboul la rencontre pour la première fois, sa réaction est sans appel : elle ne participera pas au film mais lui donne accès à ses archives familiales, une multitude de films réalisés par son père, des premières heures de son existence jusqu’à sa métamorphose en déesse des écrans. Elle l'autorise aussi à filmer librement les lieux de sa vie : les maisons de La Madrague et de La Garrigue à Saint-Tropez, ses refuges à elle. À partir de cette matière infime, précieuse, le cinéaste élabore un portrait intime de l’actrice en forme de déclaration d'amour. Il s'appuie aussi sur des passages d’Initiales B.B., l’autobiographie de l'actrice, dits par Bulle Ogier (très émouvante) et sur des extraits de films. De son enfance en milieu bourgeois – auprès d'une mère indifférente, d'un père autoritaire et d'une petite sœur qu'on lui préfère – jusqu’à son retrait du monde il y a trente ans, David Teboul réussit un portrait rare, émouvant, empathique. Il y donne à voir, pour la première fois peut-être, toutes les contradictions d'une femme passionnément amoureuse, mélancolique et sauvage, qui parvenait si mal à distinguer la vie du cinéma qu’elle faillit en mourir." (Arte).

Ce documentaire ne m'a pas appris plus de choses que je ne savais déjà si ce n'est l'accès aux archives familiales.

L'actrice Romane Bohringer, en 1994, dans le film de Martine Dugowson "Mina Tannenbaum" déclare à peu près ceci : " Bardot, il y en a une tous les 90 ans ! ".

A force de vouloir expliquer Bardot, on s'aperçoit que l'on ne va nulle part, que le personnage nous échappe, qu'elle est la seule à savoir qui elle est et que le foin que l'on fait autour d'elle, elle n'en a rien à cirer mais elle en a souffert !

Le documentaire porte bien son titre : La méprise " !

Bardot fut là où elle n'aurait jamais du être ! Fille de bonne famille, d'abord mannequin par accident grâce à une amie de sa mère, puis sa rencontre avec Roger Vladimir Plémiannikov, dit Roger Vadim, qui sut découvrir sous les traits encore sages de Brigitte, la beauté en devenir et  en exploitant son caractère qui tendait vers l'indépendance, vers l'insolence, vers la détermination. Il créa BB en piétinant Brigitte et celle-ci fut constamment déchirée entre elle-même et le personnage public qui la dévora !

Le plus beau rôle d'actrice qu'elle joua fut le sien propre ! Naturellement libre sans être féministe pour autant, à une époque où la femme devait surtout avoir des qualités domestiques et un comportement irréprochable et mesuré ! Bardot, innocemment, sans comprendre le "barouf" qu'allait entraîner son comportement de jeune femme sans complexe et sans entraves, fut en avance sur son époque, une sorte d'ovni qui fit avancer la liberté féminine même si, telle Jeanne d'Arc, on la conspua, on la hua, on la détesta pendant que d'autres l'adorèrent ! Aggressivité, haine, il faut avoir vécu à cette époque pour comprendre les tremblements de terre que Bardot créait autour d 'elle !

Lors du tournage de "Vie Privée" (1962) de Louis Malle avec Marcello Mastroianni en Suisse : " « La putain, en France. Qu'elle aille chez elle faire ses saloperies. La paix en Suisse. Qu'elle crève. Des ordures pour les ordures. Qu'on rouvre les maisons closes pour la mettre dedans avec une caméra ».

Bardot, actrice par accident, qui n'aimait pas son métier mais qui en vivait très bien (à l'époque, seule actrice française à pouvoir rivaliser avec les salaires de ses collègues masculins), peu ambitieuse dans ses choix et qui demeura, hélas, toujours une actrice en devenir, avec un potentiel jamais réellement exploité par des cinéastes exploitant sa seule beauté. Paresseuse pour lire ses contrats, n'aimant pas trop voyager, elle refusa de beaux rôles, refusa aussi les propositions de Hollywood, et se retire à 36 ans en ayant plus que marre des plateaux de cinéma.

Elle est donc passée à côté d'une carrière d'actrice - et de grands réalisateurs -  qui aurait pu être plus belle même si on peut signaler quelques grands rôles, notamment dans "La Vérité" (1960) de Henri-Georges Clouzot où même les critiques l'acclament et puis le mythique "Le Mépris" (1963) de Jean-Luc Godard où elle est superbe !

« Le véritable Et Dieu... créa la femme, c'est Godard qui l'a tourné, et cela s'appelle Le Mépris. [...] Ce que Vadim a imaginé dans son premier film, mais n'a plus été capable de réaliser, ce que Louis Malle a raté dans Vie privée, Godard l'a réussi. Le Mépris est le film de Bardot, parce qu'il est le film de la femme telle que Godard la conçoit et telle que Bardot l'incarne. Si le phénomène Bardot doit représenter plus tard quelque chose dans l'histoire du cinéma, au même titre que Garbo ou Dietrich, c'est dans Le Mépris qu'on le trouvera. Je ne sais dans quelles conditions le tournage a eu lieu ni si Bardot et Godard se sont bien entendus. Le résultat est là : il y a rarement eu entente aussi profonde (consciente ou non-consciente, je suppose, chez Godard) entre une actrice et son metteur en scène. » (Jean-Louis Bory - écrivain, journaliste, critique cinématographique et scénariste français).

Hommages :

  • Un navire appartenant à la Sea Shepherd Conservation Society (SSCS) a été baptisé Brigitte Bardot en son honneur.
  • Les Brigitte Bardot International Awards sont une récompense cinématographique pour les meilleurs documentaires animaliers.

Bulle Ogier

ogier

 

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Commentaires
R
C'est beau et c'est dommage. On voudrait voir une femme heureuse comblée au sommet d'un bonheur en dehors de toute tristesse Y-a-t-il de condition humaine pleinement accomplie en ce sens??? Je crois qu'elle a toujours voulu créer une ambiance bucolique et paysanne autour d'elle, vivre d'intimité pour fuir ce titre de BB star pour tous . Tant de souvenirs mais au delà du parfum des années 60 de cette passion si on y regarde de près elle a de quoi être davantage heureuse aujourd'hui, plus près d'elle même des gens et de la vérité.
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