" Sacro Gra " Flagey
Réalisateur : Gianfranco Rosi.
Acteurs : inconnus.
Lion d'Or à la Mostra de Venise 2013.
2013
Appréciation personnelle : **
" Le film a pour cadre l'autoroute italienne A90, mieux connue sous le nom de Grand Contournement de Rome ou GRA (Grande Raccordo Anulare) qui est la ceinture périphérique de Rome. Construite à partir de 1948, elle est longue de près de 70 kms. Le dernier tronçon à deux voies a été porté à trois voies en 2006, concluant des travaux commencés dans les années 1990. " C'est l'autoroute périphérique la plus longue d'Italie.
C'est la première fois que la Mostra octroie le Lion d'Or a un film documentaire.
La "Rome invisible" filmée par le cinéaste qui s'est intéressé à ceux qui vivent loin du centre de Rome, dans les banlieues qui longent l'autoroute, ou qui la côtoient pour des raisons professionnelles. Il y a le spécialiste en maladie du palmier, l'aristocrate déchu qui sauve sa maison en la louant pour des événements et aux photographes de romans-photos, les putes âgées qui attendent leurs clients dans leur camping-car, les gogo girls qui se trémoussent en lingerie fatiguée sur les comptoirs des bars en s'inquiétant que leurs maquillages ne les fassent pas ressembler à des putes !, les ambulanciers qui sillonnent l'asphalte au moindre appel de détresse, les habitants des tours perdus entre voitures, trains et avions mais s'ébahissant la nuit devant le panorama qui s'offre à eux, photogénie de la banlieue et de ses lumières !
Toutes ces vies qui se multiplient, simples et banales, en y mêlant du burlesque, de la tendresse, de la nostalgie, du fatalisme et que le cinéaste a filmé en prenant le temps de rencontrer les gens. Des intimités filmées sans interviews, sans voix-off, nous offrant leurs vies, brutalement, sans mise en scène, sans artifices et qui nous rappellent, un peu, les envolées oniriques d'un Fellini ou la poésie banlieusarde d'un Pasolini !
C'est sans doute la limite du film qui opte pour une vérité sans apprêts alternant des séquences intéressantes et d'autres qui le sont beaucoup moins, inégal dans son ensemble, répétitif parfois et aurait mérité d'être plus court.
Néanmoins, il se dégage une poésie urbaine désenchantée !