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Entre Deux Eaux
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1 juillet 2014

" Au revoir là-haut " de Pierre Lemaître.

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Prix Goncourt 2013 remis à l'unanimité !

Il allait de soit que cela a excité ma curiosité et, à tous ceux qui se méfient des prix, je leur dirais que, pour ce livre-ci du moins, qu'ils laissent tomber leurs préjugés car ce roman est d'une force véritable dès les premières pages et qu'il se lit comme un thriller que le lecteur que j'étais avait du mal à n'en plus tourner les pages car il m'a pris à la gorge !!  (ceux qui s'y intéresseront comprendront !).

Grande fresque violente, psychologiquement comme physiquement, la guerre 14-18 vient de se terminer et le retour à la vie civile est difficile surtout quand la guerre vous a, démoli, fracassé, traumatisé, et qu'elle vous laisse complètement désemparé face à une liberté et un avenir que vous vous sentez incapable de gérer.

Albert et Edouard, simples soldats, feront connaissance de la manière la plus tragique qui soit et, dès l'instant de leur rencontre, seront liés par le "destin" et tenteront de profiter à leur manière d'une guerre qui les a meurtris.

Le lieutenant Henri d'Aulnay-Pradelle, diabolique et cynique, sans états d'âme, tentera, de cette guerre, d'en tirer le meilleur profit.

Sans le savoir, les trois hommes, dans cette après-guerre où la société se reconstitue dans la douleur, l'amertume, la colère, se trouveront liés dans une affaire scandaleuse où l'auteur manie avec intelligence fiction et réalité dans une écriture fluide où tous les éléments s'imbriquent avec tant d' efficacité et de naturel que le lecteur navigue avec aisance dans une vaste histoire dont il ne perd jamais le fil et où chaque chapitre apporte un élément neuf suivant un scénario bien serré et maîtrisé.

De l'art de savoir raconter une histoire et de nous peindre la réalité d'une époque, telle, que le lecteur la sent vibrer en lui !

Grand roman !

" Henri d’Aulnay-Pradelle, esprit simple et sans nuances, avait facilement raison parce que sa rusticité décourageait souvent l’intelligence de ses interlocuteurs. Par exemple, il ne pouvait s’empêcher de considérer Léon Jardin-Beaulieu, moins grand que lui, comme moins intelligent. C’était évidemment faux et pourtant, comme Léon nourrissait un complexe à ce sujet qui le privait de ses moyens, Pradelle avait toujours gain de cause. Dans cette suprématie, il y avait cette question de la taille, mais aussi deux autres raisons qui se nommaient Yolande et Denise, respectivement sœur et épouse de Léon, et toutes deux les maîtresses d’Henri. La première depuis plus d’un an, la seconde depuis l’avant-veille de son mariage. Henri aurait trouvé plus piquant encore que ce soit la veille de la cérémonie, ou mieux, le matin même, les événements ne s’y étaient pas prêtés et l’avant-veille représentait déjà un fort beau résultat. Depuis ce jour-là, il disait volontiers à ses intimes : « Dans la famille Jardin-Beaulieu, il ne me manque que la mère. » La plaisanterie avait du succès parce que Mme Jardin-Beaulieu mère était une femme peu propre à éveiller le désir et très vertueuse. Henri, avec sa goujaterie coutumière, ne manquait pas d’ajouter : « Ceci explique cela. »

 

 

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