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Entre Deux Eaux
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2 septembre 2014

" Automobile Club d'Egypte " de Alaa El Aswany.

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En 2002, l'écrivain publiait son premier roman " L'Immeuble Yacoubian" qui fut d'emblée un succès phénoménal dans le monde arabe, tel, que son succès devint international et qu'il fut traduit en français en 2006.

Construit par un millionnaire arménien en 1934 dans le style Art Déco, situé dans le centre du Caire, d'abord immeuble résidentiel occupé par de riches égyptiens et étrangers, il a été affecté par les suites de la révolution nassérienne et les changements que l'Egypte a connu en divers domaines. Le bâtiment s'est appauvri, les premiers habitants sont partis remplacés par de nouveaux riches et par des pauvres souvent venus de la campagne qui ont pris possession du toit de l'immeuble en y créant de minuscules habitations.

L'écrivain est un réel conteur, sachant ménager le suspens et ne pas lâcher son lecteur, et à partir de ce portrait choral des habitants de l'immeuble, c'est l'Egypte qui nous est contée, son histoire et ses changements. Roman vivant et coloré, populaire, nous plongeant dans le quotidien de personnages pour lesquels j'ai ressenti un vif intérêt.

Un roman qui se dévore !!

Les mêmes qualités se découvrent dans ce livre ci. L'époque change, peu après la seconde guerre mondiale, et l'Automobile Club d'Egypte est la représentation de ce qu'est la société égyptienne, une image réduite où les personnages se heurtent, s'aiment, se déchirent, un chaudron en ébullition où l'archaïsme le dispute au modernisme. Un directeur anglais, hautain et considérant les égyptiens comme une race inférieure, sa fille rebelle et désireuse de s'intégrer au pays, serveurs et employés travaillant inlassablement pour nourrir la famille sous la férule du chambellan du roi à la sévérité démentielle et aux punitions humiliantes, le roi Farouk habitué du Club vivant dans le faste et le luxe indécent quand son peuple est désespérément pauvre. "morgue des classes dominantes, dénuement extrême des laissés-pour-compte, éveil du sentiment nationaliste" !

Une foule de personnages se croise et l'histoire de chacun revêt le même intérêt, le lecteur est emporté par ce récit extravagant, magnifique, décadent et profondément humain !

Portraits croisés hallucinants !

Des pages que l'on tourne sans avoir envie d'en arrêter la lecture !

" Al-kwo, cest comme cela que ça se prononce. Un seul souffle du fond de la gorge en ouvrant la bouche et en arrondissant les lèvres. En nubien, ce mot veut dire "le chef" ou bien "le grand", mais à l'Automobile Club il évoque quelque chose d'encore plus considérable. Là, El-Kwo est un être de légende, un oiseau fabuleux, proche et lointain, plausible et invraisemblable, réel et imaginaire. Les gens racontent des anecdotes à son sujet mais ne sont pas totalement convaincus de son existence, jusqu'au moment où il leur apparaît tout à coup avant de s'éclipser de la même façon, en les laissant aussi impressionnés que si la terre venait de trembler. "

 

 

 

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