Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Entre Deux Eaux
Derniers commentaires
17 décembre 2014

" Timbuktu " Vendôme

tim 1

tim 2

Réalisateur : Abderrahmane Sissako.

Acteurs : Ibrahim Ahmed dit Pino, Toulou Kiki, Abel Jafri, Fatoumata Diawara,Hichem Yacoubi, Ketty Noël, Mehdi AG Mohamed, Layla Walet Mohamed.

2014

Festival de Cannes 2014 : Prix Oecuménique et Prix François Chalais.

Bayard d'Or du meilleur film au Festival international du film francophone à Namur.

Sélectionné dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère pour les Oscars 2015.

Appréciation personnelle : ****

Une * supplémentaire pour ce chef d'oeuvre !? qui n'aurait pas démérité en tant que Palme d'Or !

Une approche magnifique d'une tragédie, celle d'interdire de vivre à une population, de nier totalement la vie, au nom de quoi !? De principes religieux orchestrés par les hommes eux-mêmes et où Dieu n'a rien à voir !

Les intégristes musulmans se sont infiltrés à Tombouctou, djihadistes armés qui contrôlent tout et où la moindre attitude contraire à leur islam est payée très cher !

Filmé avec sobriété, retenue, poésie, une sorte de douceur, de fatalisme qui n'exclut pas l'état de violence et qui est ressenti de l'intérieur plutôt qu'en déferlement de violence même si l'une ou l'autre scène fait frémir !

Abdsurdité d'une situation que l'on a du mal à imaginer quand les choses les plus quotidiennes, les plus naturelles deviennent punissables de mort !

Scène très belle où, interdits de ballons de foot, des ados s'imaginent un match sans ballon et le jeu devient comme un ballet surréaliste.

Lapidation, coups de fouet en guise de punition, mort parfois ! Il n'est pas bon d'être surpris pour un couple garçon fille de se trouver dans une chambre à écouter de la musique !

Certains djihadistes eux-mêmes ne semblent pas toujours être sûrs de se trouver à la bonne place !

Visuellement, le film est très beau : l'espace du désert, la lumière qui en émane, les visages, les regards, les attitudes et une belle musique qui l'accompagne.

Une dénonciation efficace, un témoignage bouleversant.

Le gouvernement mauritanien et l'armée ont protégé toute l'équipe le temps du tournage.

Un film rare !

" Si Timbuktu est une fiction, l’inspiration du réalisateur, Abderrahmane Sissako, vient de faits réels. En juillet 2012, dans la petite ville d’Aguelhok au Mali, un couple d’une trentaine d’années est placé dans deux trous creusés dans le sol en place publique, puis lapidé. Dans ce village contrôlé par des hommes, leur unique faute a été d’avoir eu des enfants hors mariage. Ce n'est pas tout, puisque l'histoire de l'homme qui est racontée dans le film, est inspirée de l'exécution d'un Touareg sur la Place de Tombouctou. Choqué par la lapidation publique de ce couple et l’absence totale de médiatisation la concernant, Abderrahmane Sissako a décidé de faire Timbuktu. "(…) maintenant je le sais, je dois raconter dans l’espoir qu’aucun enfant ne puisse apprendre plus tard que leurs parents peuvent mourir parce qu’ils s’aiment", explique-t-il. "

" Le personnage de Zabou dans Timbuktu existe dans la réalité. Cette ancienne danseuse du crazy-horse qui exerçait ce métier durant les années 60 est la seule femme qui, au milieu des djihadistes, possède des droits que les autres femmes n'ont pas. Le réalisateur précise : "Elle s’habille comme dans le film, elle a toujours un coq sur l’épaule et elle parle très bien français. Quand les djihadistes étaient à Gao, c’était la seule qui pouvait marcher sans se couvrir la tête, la seule qui pouvait chanter, danser, fumer, et leur dire qu’ils étaient « des connards ». Autrement dit : l’interdit est permis quand la personne est folle."

 

Publicité
Commentaires
Entre Deux Eaux
Publicité
Archives
Entre Deux Eaux
Visiteurs
Depuis la création 69 981
Publicité