" Viva " UGC Toison d'Or

Réalisateur : Paddy Breathmach.

Acteurs : Jorge Perugorria, Luis Alberto Garcia, Hector Medina Valdés, Luis Manuel Alvarez, Renata Maikel Machin Blanco, Laura Maikel, Laura Aleman, Paula Andrea Ali Rivera, Oscar Ibarra Napoles.

2016

Viva a été sélectionné pour concourir à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère pour représenter l'Irlande à la dernière cérémonie qui a eu lieu le 28 février 2016.

Appréciation personnelle : ***

Le cinéaste irlandais a choisi de tourner dans la partie non touristique de La Havane, là où la ville ne s'est pas faite belle pour les touristes, là où la misère, la survie sont le lot des habitants jusqu'à devoir, parfois, se prostituer pour se nourrir. Immeubles délabrés, appartements vieillots et sans confort, c'est là que vit le jeune Jésus, coiffeur de métier, homosexuel, et s'occupant des perruques de travestis assurant un spectacle dans un cabaret.

Son rêve de rejoindre ses camarades sur le devant de la scène et d'être reconnu comme un artiste exprimant ses émotions et ses sentiments dans des chansons romantico-populaires se voit freiner par l'irruption dans sa vie de son père sorti de prison et qui n'apprécie pas cette volonté de se projeter dans cet univers de paillettes outrancier !

Le père et le fils devront apprendre à s'apprivoiser, à s'accepter l'un et l'autre, et Jesus déterminé à être fidèle à lui-même en conservant cette volonté brute de ne pas faillir à son rêve !

Si le scénario manque un peu d'originalité et n'évite pas les clichés ni les stéréotypes, ce mélo trouve le ton dans la justesse du regard, de l'émotion, de la proximité avec les personnages, dans le jeu des acteurs entourant le jeune  Héctor Medina Valdés dont l'élégance, la beauté, la douceur, la fragilité le rendent très émouvant.

Entre romantisme et constat social, nous faisant vibrer au rythme d'une ville belle comme une vieille femme trop fardée - à l'instar des travestis qui se donnent le goût du bonheur et de la gloire en se créant des personnages lumineux, exubérants qui cachent leur misère affective mais qui hurlent leur droit au bonheur et à la vie ! Il y a de la dureté dans leurs rapports, mais aussi de la tendresse, de l'ironie, de l'autodérision et l'on se sert les coudes pour éviter détresse et solitude !

Une jolie découverte qui nous éloigne des flms français parfois trop formatés !