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Entre Deux Eaux
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14 mars 2017

" Oostende Blues " de Jean Flament.

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Comme quoi, des livres peuvent nous échapper !

Déposé dans ma boîte aux lettres par une amie qui l'a découvert dans la boîte aux livres de la place Saint-Job, et qui pensait que je pourrais en apprécier la lecture .... et je confirme que j'ai beaucoup aimé ce livre !

" Le ciel était indigo sur Ostende. La houle s'était tue et la ville, apaisée, dormait. Plantées entre le jour et la nuit, les flèches dentelées de la collégiale déchiraient l'écharpe molle d'un nuage égaré. Le train entrait en gare et la mer, si proche, ondulait, à nouveau indolente, aux abords des rails luisants. Le long convoi avait traversé les plaines immobiles aux villages assoupis sous la lune. L'homme quitta la banquette de moleskine verte où il avait somnolé à plusieurs reprises pendant  le trajet monotone. Les muscles un peu engourdis par une longue immobilité, sa lourde valise à la main, il traversa le compartiment, entre les sièges désertés, et gagna la plate-forme. Les portières larges ouvertes laissaient entrer des bouffées d'aube humides. Les quais tremblaient sous la clarté blafarde des lampadaires. L'homme y planta son pas tranquille."

Dans la cité balnéaire à la fin de septembre, au moment du basculement d'une saison à une autre, où l'été se meurt et où les premières brumes et les premières pluies annoncent la saison vide et grise, où les touristes désertent la ville la laissant sombrer dans une solitude mélancolique, deux hommes et une femme que rien n'aurait dû rapprocher vont faire un petit bout de chemin ensemble, croire en leurs existences, s'épauler, se donner -  ou redonner - des forces.

Malgré le drame sous-jacent, la lecture est douce, belle, parce que le vocabulaire est joliment choisi, éveillant des images et des sentiments, parce qu'elle nous fait aimer les trois personnages, leur désarroi, ce besoin d'y croire encore malgré la langueur et l'étirement des jours !

" Qu'était-il venu faire à Ostende, dans un hôtel qu'il ne connaissait pas, muni de sa valise et de son désarroi ? Quelle importance ? Il s'y trouvait, voilà tout. Celui qui tombe à l'eau ne choisit rien, sinon que de survivre. "

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