" Phantom thread " UGC Toison d'Or

Réalisateur : Paul Thomas Anderson.

Acteurs : Daniel Day-Lewis, Vicky Krieps, Lesley Manville, Harriet Sansom Harris, Camilla Rutherford, Brian Gleeson, Julia Davis, Lujza Richter.

2017

Le personnage de Reynolds Woodcock est inspiré par le couturier espagnol Cristobal Balenciaga (1895-1972). 

Appréciation personnelle : ****

Très beau film, chef-d'oeuvre !? Je ne suis pas loin de le penser !

Portrait d'un homme, couturier célèbre dans les années 50, dévoué à son travail et à ses créations jusqu'à l'obession et à s'oublier lui-même, peu de place pour les femmes et pour former un couple. Secondé par sa soeur qui dirige la Maison suivant ses directives, ils se secondent merveilleusement dans une rigidité de cadre de vie d'où n'émerge aucune fantaisie ! Jusqu'au jour où il rencontre Alma, serveuse dans un hôtel, qu'il ramènera chez lui pour en faire sa muse, sa compagne ! La douce Alma se montrera plus déterminée que les précédentes compagnes pour faire sa place dans la Maison et le jeu du pouvoir va s'installer entre eux, observé discrètement par la soeur qui sait intervenir quand il le faut !

Formellement beau, les années 50 reconstituées avec élégance, tout est un plaisir pour le regard, analyse en profondeur d'un couple qui s'aime et se déteste, Alma se cherche un territoire qui l'amènera à commettre presque l'irréparable, conduite machiavélique peut-être pas assez analysée - poussée - par le réalisateur (qui se souvient de "Rebecca" d'Hitchcock !), mais le scénario est d'une intelligence rare !

Selon ses propres dires, ce serait le dernier film de Daniel-Day Lewis. Débutant en 1971, 21 films, peu par rapport à d'autres acteurs, mais de qualité et de bons choix, et il terminerait alors en beauté car il est extraordinaire dans le rôle ! L'un des plus grands acteurs actuels !? Certainement ! Lui faisant face, l'actrice luxembourgeoise, Vicky Krieps, belle découverte, ange ou démon, elle excelle dans le rôle et Lesley Manville dans le rôle de la soeur, la discrétion élégante, le regard acéré et pointu, observant tout et n'oubliant rien !

"  Le projet a été nommé Phantom Thread, faisant référence à la situation particulièrement difficile des couturières de l’East London durant l’ère victorienne, qui travaillaient des heures au fond des manufactures, dans des conditions déplorables les laissant physiquement, moralement et psychologiquement exsangues… d’où les fameux Phantom Thread. Mais le titre fait également référence aux forces occultes qui tissent les destins qui échappent au contrôle des humains. Maîtrisons nous vraiment l’art, ou est-ce l’art qui nous maîtrise ? " (Allocine)

Du très, très bon cinéma !!