Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Entre Deux Eaux
Derniers commentaires
28 avril 2018

" RAZZIA " Vendôme

1518902

Nabil_Ayouch_2014

Réalisateur : Nabil Ayouch.

Acteurs : Maryam Touzani, Arieh Worthalter, Abdelilah Rachid, Dounia Binebine, Amine Ennaji, Abdellah Didane, Mohamed Zarrouk, Nezha Tebbaai, Saâdia Ladib.

2017

Appréciation personnelle : ***

Le précédent film de Nabil Ayouch, Much Loved, a suscité une vive polémique à sa sortie, au point d'être interdit au Maroc. Si le tournage de Razzia n'a pas été gêné par les autorités, le réalisateur a toutefois été confronté à plusieurs incidents, comme des décors qui tombent à la dernière minute, des seconds rôles qui font défaut, des syndics d’immeuble qui nous refusent l’accès, de l’agressivité, de la méfiance…" (Allociné).

Moins stylé que " Foxtrot ", le film de Samuel Maoz vu récemment, moins fort que son précédent " Much Loved ", ma sympathie pour ce réalisateur me rend quelque peu indulgent pour ce film, certes, réussi, mais que j'aurais aimé plus profond dans l'analyse de l'individualité dans un Maroc de contradictions, entre traditions et modernisme, entre laïcité - peut-être pour certains - et religion pour beaucoup dont on sait que le poids et l'influence peuvent être redoutables et dangeureux jusqu'à s'immiscer dans votre vie privée. Le Maroc, pays de contrastes, paradis pour les touristes, son climat, ses paysages, sa civilisation, son accueil, un sentiment de légèreté et de liberté pour les touristes, mais des frustrations pour les personnes qui désirent vivre leur indépendance et leur autonomie.

Le réalisateur brasse large, de la jeune femme trop belle incomprise de son mari, du jeune gay d'une banlieue populaire de Casablanca qui a comme idole Freddy Mercury, de l'adolescente des beaux quartiers qui s'exprime en français, ignorante tout de ce qui ne touche pas à sa vie de luxe, du restaurateur juif marocain quelque peu désenchanté, de cet instituteur dans un village du sud marocain qui se voit obligé, dans les années 80, à poursuivre l'éducation de ses élèves berbères en arabe (réforme commencée dans les années 60), le gouvernement marocain exigeant une unification du pays par la langue. " .... la philosophie et la sociologie ont disparu et, ainsi, il y a eu une forme d’anéantissement de l’esprit critique. On voit les dégâts que cela a pu produire trente ou trente-cinq ans plus tard avec la génération qui est issue de cette réforme", explique le réalisateur.

On sent le pouls de Casablanca, la violence sourde qui peut exploser à tout moment sur fond de crise sociale, de chômage, de frustrations, de haine aussi pour tout comportement qui peut se heurter au sentiment religieux.

Moins viscéral que " Much Loved ", comme un catalogue de tous les individualismes qui s'expriment dans une société conformiste et religieuse, l'analyse manque de profondeur et fait quelque peu cliché, un survol au lieu d'une immersion, l'émotion ne parvient pas à naître de scènes qui semblent travaillées et manquant de naturel.

Trop lisse sans doute, manquant d'âpreté mais à souligner la double explosion de violence marquant la fin du film, dans une manifestation de rue et lors d'une soirée chez des ados friqués, quand les frustrations ne peuvent plus être contenues, il suffit alors d'un fait, d'un élément, qui déclenche cette violence qui déborde sans retenue.

Excellente interprétation et je souligne le charisme, la beauté de Maryam Touzani, compagne du réalisateur.

Pour moi, il y a aussi cet amour pour le Maroc - même si je connais peu Casa mais bien plus Rabat - , une atmosphère qui fait partie de moi et qui me porte, souvenirs, souvenirs, lesquels, malgré le passage des ans, demeure !

0855340

0828777

0816277

0802214

 

Publicité
Commentaires
Entre Deux Eaux
Publicité
Archives
Entre Deux Eaux
Visiteurs
Depuis la création 69 972
Publicité