" Rafiki " UGC Toison d'Or

Réalisatrice : Wanuri Kahiu.

Acteurs : Samantha Mugatsia, Sheila Minyiva, Jimmi Gathu, Nini Wacera, Dennis Musyoka, Patricia Amira, Neville Misati.

D'après la nouvelle de l'écrivaine ougandaise Monica Arac de Nyeko "Jambula Tree ".

2018

Appréciation personnelle : **

" "Rafiki" signifie en swahili au Kenya "ami", pour désigner une personne avec laquelle on est dans une relation dont on ne veut pas définir la nature. " (Allociné)

Dès le générique du début, conçu par un très jeune artiste du nom de Jebet Nava, le film se veut pop et éléctrique, énergique, couleurs flashy, pour témoigner d'une jeunesse africaine qui a les mêmes désirs que tous les autres jeunes de la planète, s'éclater, s'amuser, danser en boîtes, s'émanciper.

Cependant, comme partout ailleurs, il est difficile d'affirmer sa différence sexuelle et, lorsqu'en pleine période d'élections électorales, les deux filles d'opposants aux élections ressentent une attirance l'une pour l'autre, cela vire au drame.

Premier film kenyan évoquant l'amour lesbien, premier film kenyan ayant été présenté au Festival de Cannes, réalisé à Nairobi alors qu'il aurait dû être tourné en Ouganda.

Le gouvernement kenyan après l'avoir interdit de diffusion dans le pays aurait accepté qu'il soit programmé pendant une semaine, du 26 septembre au 2 octobre, le retirant ensuite de l'affiche, ce qui permettrait à la réalisatrice de le présenter pour la course aux Oscars pour le meilleur film étranger. En effet, une participation aux Oscars exige qu'un film sorte en salles pendant au moins une période de sept jours.

Si le sujet est courageux, si l'immersion dans un Nairobi d'un quartier populaire est réussie, la réalisatrice a manqué d'audace pour conter cette histoire, trop acidulée et trop convenue, trop timide, romance un peu mièvre avant l'éclatement du drame, réussissant un final désenchanté et mélancolique là où le gouvernement avait demandé  une fin de repentance ce que la réalisatrice a refusé.

Les deux actrices sont touchantes et naturelles, avec une préférence me concernant pour Samantha Muhatsia, le garçon manqué du couple, quelques maladresses dans l'expression de leurs sentiments , maladresses que l'on retrouve dans le développement de l'histoire, elles sont entourées par un casting convaincant, parents et amis.

Ce film est cependant une découverte intéressante venant d'un pays qui nous envoie que très peu de films.

J'apprends en dernière minute que la jeunesse de Nairobi se presse dans les cinémas pour profiter des sept jours du film !