" Cold War " Avant-première Galeries

Réalisateur : Päwel Pawlikowski.

Acteurs : Joanna Kulig, Tomasz Kot, Agata Kulesza, Borys Szyc, Cédric Kahn, Jeanna Balivar, Adam Woronowicz, Adam Ferency.

Prix de la Mise en scène au Festival de Cannes 2018 - Présidente du Jury : Cate Blanchett.

Meilleur Film au Festival du Cinéma de Gand 2018

2018

Appeéciation personnelle : ***

" Le film est dédié aux parents du réalisateur qui a donné leurs prénoms aux protagonistes. Ses parents sont morts en 1989, juste avant la chute du mur de Berlin. Ils ont passé quarante ans ensemble, se séparant plusieurs fois pour mieux se retrouver, se cherchant tout en se punissant, des deux côtés du rideau de fer. Comme l’explique le réalisateur : "Mes parents étaient des personnes très fortes et merveilleuses, mais en couple, c’était une catastrophe absolue". Et même si les personnages du film sont différents des vrais, le réalisateur a cherché pendant dix ans comment raconter l’histoire de ses parents. Comment restituer tous leurs chassés-croisés ? Comment raconter leur histoire sur une si longue période ? "Leur vie n’avait rien de véritablement dramatique. Et même si nous étions très proches (je suis enfant unique), plus je pensais à eux après leur disparition, moins je les comprenais. Malgré ces difficultés, le cinéaste a persévéré et tenté de percer le mystère de leur relation. "À mon âge, j’ai vécu et expérimenté pas mal de choses, mais l’histoire de mes parents dépasse de loin tout ce que j’ai pu observer. Ils sont incontestablement les personnages dramatiques les plus intéressants que j’aie jamais rencontrés". En écrivant le scénario, le réalisateur a constaté qu’il ne pouvait pas en faire l’histoire de ses parents. Leurs traits de caractère sont devenus alors plus généralisés : "Incompatibilité de tempérament, impossibilité de vivre ensemble malgré un désir fou d’y arriver, souffrance de la séparation, difficulté de vivre en exil, appartenance à des cultures différentes, difficulté de la vie sous un régime totalitariste, difficulté de se comporter correctement malgré la tentation de se rebeller". Au final, comme le dit le cinéaste : "l’histoire du film est largement inspirée par l’amour compliqué et perturbé" de ses parents. "

Tout est dit dans cette confession du cinéaste !

Après m'avoir ébloui en 2013 avec "Ida" - 9 prix dont l'Oscar du Meilleur film étranger en 2015, le cinéaste polonais revient au même procédé, une réalisation en noir et blanc avec écran se rapprochant du carré.

Une lumière magnifique, deux acteurs beaux et charismatiques, une musique qui est l'un des éléments premiers du film et très bien adaptée au déroulement du film, une histoire d'amour qui s'étire sur plus de dix ans, entre la Pologne stalinienne et le Paris bohême, deux êtres qui s'aiment mais ne parviennent pas à vivre leur quotidien amoureux -  je t'aime, moi non plus ! - séparations et retrouvailles, deux êtres blessés, marqués par la rigidité du pays où ils sont nés, lui parvenant à s'en éloigner et rêvant à plus de liberté, elle malgré son caractère fort, rebelle, ne parvenant pas à couper le cordon qui la lie à la Pologne comme si elle avait besoin d'un cadre strict pour vivre.

Si Ida est sublime, ce film-ci m'a surpris par une impression de froideur, voulue ou non par le cinéaste, et cette passion qui ne parvient pas, pour moi du moins !, à prendre chair et la sensualité n'affleure pas malgré le talent des deux comédiens et leur magnétisme !

La fin tragique aurait dû me bouleverser, elle m' est apparue seulement comme très cinégénique !

Néanmoins, le film demeure très intéressant et j'ai découvert deux acteurs, lesquels ont une belle carrière en Pologne, qui m'ont mis des étoiles dans les yeux !