" Insiang " ARTE

Réalisateur : Lino Brocka

Acteurs : Hilda Koronal, Mona Lisa, Ruel Veral, Rez Cortez, Marlon Ramirez, Nina Lorenzo, Carpi Asturias, Mely Mallari

1976

Appréciation personnelle : ***

" Insiang est le premier film philippin à avoir été sélectionné au Festival de Cannes en 1978. "

" Le tournage d'Insiang a duré huit jours seulement, traduisant le sentiment d'urgence ressenti dans le film. "

" 28 ans après sa sélection à Cannes, Insiang retrouve la Croisette en 2016 et figure par les "Cannes Classics" du 69e festival. "

Allociné

Mélodrame sentimental et social tourné dans le bidonville de Manille, néoréalisme à l'italienne ou tragédie à la grecque, réaliste et frontal, le cinéaste réussit cette immersion en nous faisant ressentir toute la promiscuité et l'étouffement de vies qui ont du mal à cacher leur intimité.

Fable cruelle ! Tonya est une femme meurtrie, abandonnée par son mari. Frustration, aigreur, amertume, elle déverse sa rancoeur sur sa fille et introduit dans la maison, Dado, son amant opportuniste plus jeune qu'elle sans se soucier de la présence de sa fille. Celle-ci, Insiang, dans l'innocence de son âge, cherche à trouver auprès de son jeune amoureux, Bebot, l'affection qu'elle ne trouve pas auprès de sa mère mais Bebot profite de la fragilité d'Insiang pour l'amener à coucher avec lui et l'abandonne par après, ayant obtenu d'elle ce qu'il désirait.

Dado, quant à lui, sans scrupules, tente de séduire en vain Insiang et finit par abuser d'elle !

Insiang perd son innocence, se durcit, se forge une carapace pour se protéger et décide d'utiliser Dado pour se venger de sa mère !

La fin du film est à la fois belle et cruelle et morale !

Le film est bien construit, très bien interprété, je peux lui reprocher un début "braillard", fatigant pour les oreilles et une musique trop omniprésente et il faut patienter un peu pour que l'histoire prenne vraiment son envol.