" Roubaix, une lumière " Palace

Réalisateur : Arnaud Desplechin

Acteurs : Roschdy Zem, Léa Seydoux, Sara Forestier, Antoine Reinartz, Chloé Simoneau, Betty Cartoux, Jérémy Brunet, Stéphane Duquenoy

2019

Appréciation personnelle : ****

" Le réalisateur a voulu faire un long métrage ancré dans le réel, reprenant un matériel brut : un fait divers qui s'est produit à Roubaix en 2002, dans lequel un couple de jeunes filles toxicomanes ont tué une personne âgée. "

" Dans le nord de la France, à Roubaix 46 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, avec moins de 980 euros bruts par mois. C'est 30 points de plus que la moyenne nationale, et cela en fait la commune la plus pauvre de France. " (Rfi.fr)

C'est la ville de naissance du réalisateur.

Un film sombre, glauque, presque halluciné qui démarre tel un reportage pour se centrer sur l'assassinat d'une vieille dame dans un quartier pauvre et une impasse sordide. Les soupçons se portent sur deux jeunes filles vivant ensemble dans la maison voisine.

Le film traite de ce fait divers qui s'est passé en 2002.

Une atmosphère à la Simenon, une réalité à l'état brut, rien ne nous est épargné d'une "humanité"  au degré zéro !

Cela pourrait être effrayant, et l'est assurément, et pourtant le commissaire, Daoud, calme dans sa démarche, essaie de trouver l'humain dans l'adversaire qu'il interroge, de comprendre comment il en est arrivé là et de subtilement lui arracher sa vérité.

Roschdy Zem excelle dans le rôle, face à deux paumées, jeunes et complètement larguées.

Je ne suis pas un fan de Seydoux (plutôt prétentieuse et peu souriante lors d'interviews) mais elle est tellement vraie dans le rôle et Forestier, fragile et perdue, est plus qu'étonnante.

Sans oublier Antoine Reinartz qui débaque dans le commissariat en jeune policier débutant avec toute l'énergie à prendre sa charge avec détermination.

Les autres acteurs sont non professionnels et roubaisiens, aussi bien les habitants que les policiers.

Scénario efficace et musclé, les gardes à vue sont filmées au plus près, oppressantes, au calme du commissaire s'oppose la dureté des policiers et leur agressivité verbale face à un individu récalcitrant et manipulateur, le chaud et le froid alternent et déstabilisent.

Particulièrement réussies, les scènes de confrontation entre les deux jeunes filles et la reconstitution du crime, glaciale !!

On imagine que Roubaix n'est pas que cela ! mais que cela existe et de le savoir, cela donne des frissons ! On se sent, du coup, protégé de rien !