" La Mort en direct " La Trois
Réalisateur : Bertrand Tavernier
Acteurs : Romy Schneider, Harvey Ketel, Harry Dean Stanton, Thérèse Liotard, Max Von Sydow, Vadim Glowna, Eva Maria Meineke, Robbie Coltrane
Adapté du roman de David Compton
1980
Appréciation personnelle : **
" C’est l’histoire d’un homme qui a une caméra greffée dans le cerveau et qui filme donc tout ce qu’il regarde. C’est l’histoire d’une femme, Katherine Mortenhoe, qui s’enfuit pour "mourir libre". Voulant échapper aux médias, en l’occurrence une émission de télévision, elle ne sait pas qu’elle est aidée dans sa fuite par celui-là même qui la filme. " (Allociné)
Katherine est une femme tourmentée et fragile. Elle se croit malade et elle ignore que son médecin a vendu son âme au diable, en l'occurence à une chaîne de télévision qui vise le sensationnalisme, nouveau à l'époque.
Le médecin lui confirme qu'elle est atteinte d'une maladie incurable qui lui permet de vivre encore deux mois.
Proie idéale pour être la "vedette" d'une télé-réalité morbide où les spectateurs pourront la suivre et être témoin de son cheminement vers la mort !
Refus d'abord de Katherine qui finit par accepter et signer le contrat moyennant un très beau salaire ! Cynisme, autodestruction !?
Son parcours l'amènera à retrouver son ex-mari, dont elle est séparée depuis six ans, dans la maison au bord de la mer où elle semble avoir laissé bien des souvenirs !
Gérald lui apprend que tout n'est qu'affabulation et qu'elle n'est pas malade mais Katherine trop blessée psychologiquement décide de "mourir libre" !
Premier film, et sans doute le seul, international de Tavernier, dans un genre dont il n'était pas coutumier, celui de la "science-fiction" et premier film qui évoque la naissance de la télé-réalité !
Le thème du film choqua à l'époque, provoquant malaise et incompréhension et n'obtint pas un franc succès.
Si le film brille par une atmosphère qui accroît la désespérance, la solitude, le mal-être, la torture mentale ( photo, cadrage, lumière, paysages sauvages et déserts de l'Ecosse et un Glasgow froid et laid, tel que filmé en tout cas !), le scénario n'est pas à la hauteur d'une histoire dont le spectateur ne parvient pas à se sentir ému et concerné !
Longueurs et un fil conducteur qui manque de robustesse !
Le casting est impeccable même si l'on apprend que les producteurs américains désiraient Jane Fonda et Robert de Niro à l'affiche, plus stars que Schneider et Keitel à l'époque !
" David, le fils de Romy, l'avait rejointe sur le tournage du film à Glasgow. C'est l'actrice qui a demandé à Betrand Tavernier si David pouvait jouer le rôle de l'enfant au ballon qu'elle croise dans un parc. La scène est courte et muette." (Allociné).
Il décèdera un an plus tard de manière terrible !.