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Entre Deux Eaux
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1 septembre 2020

" Eté " 85 de Aidan Chambers

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Préface de François Ozon : A l'origine d'Eté 85, il y a le roman d'Aidan Chambers, paru pour la première fois en France sous le titre "La danse du coucou". J'ai lu ce roman en 1985, quand j'avais dix-sept ans, et je l'ai adoré. Il parlait intimement à l'adolescent que j'étais.

Postface d'Aidan Chambers : Un jour de 1966, j'ai lu une brève dans le Guardian, qui racontait qu'un garçon de seize ans avait été accusé d'avoir profané une tombe. Lors de sa première comparution, il avait refusé de dire quoi que ce soit. Le garçon était trop jeune pour qu'on donne son identité et aucun autre détail n'était disponible. Le magistrat l'avait placé en détention provisoire pendant qu'une assistante sociale avait été chargée de savoir ce qui s'était passé. Lors de la deuxième comparution, l'assistante sociale a raconté que le garçon avait fait un pacte avec un ami : si l'un d'eux mourrait, l'autre irait danser sur sa tombe. Le rapport de l'enquête a laissé de nombreuses questions sans réponse .... J'ai ensuite longtemps rêvé que le film soit adapté au cinéma. Il y a eu plusieurs tentatives par plusieurs réalisateurs, un Français, un Danois mort du sida et un Italien. Mais elles ont toutes échoué, souvent par manque de financement. Alors quand François Ozon m'a demandé les droits du livre, j'étais très heureux et certain qu'il serait fidèle à l'histoire.

Un complément au film ou, plus précisément, le livre à l'origine du film.

Je craignais un livre trop romantique mais cependant dramatique sur les amours adolescentes et j'ai été surpris par la construction du récit, par sa créativité aussi, par cette énergie virile qui s'en dégage, par cette volonté d'évoquer les sentiments entre deux garçons sans pour autant éveiller la problématique homosexuelle laquelle passe, en fait, au second plan par rapport au sentiment.

La scène de rupture écrite avec tant de réalisme et de force et de douleur prend le lecteur au coeur et au ventre et accélère le processus dramatique qui ne faiblira pas jusqu'à la fin du livre.

" Je dois être un dingue. Y a longtemps que j'aurais dû le savoir. Quand on a choisi la mort comme passe-temps, c'est qu'on est dingue. Mais attention ! Je dis dingue, pas barjot. Faurait pas me prendre pour un détraqué, un de ces maniaques qui se baladent en zigouillant le populo. Les cadavres, c'est pas mon truc. Non, ce qui m'intéresse, moi, c'est la Mort. Avec un grand M. Les cadavres me foutent la frousse. Ils me font un effet pas possible. Correction : Un cadavre m'a fait un effet pas possible. C'est même de ça que je suis en train de vous parler. C'est-à-dire, à supposer que ça vous intéresse, évidemment. Si ça ne vous dit rien de lire des trucs sur la Mort, et si vous n'avez pas envie de lire l'histoire d'un cadavre que j'ai connu quand il était vivant et si vous n'avez pas envie de savoir les choses qui nous sont arrivées, à lui et à moi, avant qu'il devinne un cadavre, ni comment il est devenu un cadavre, vous n'avez qu'à laisser tomber. Sur-le-champ. " 

 

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