" Soit dit en passant " de Woody Allen

Le livre n'est jamais sorti aux Etats-Unis, refusé par les éditeurs. Il a failli l'être aussi en Europe, l'éditeur , frileux , qui avait accepté de l'éditer, s'est retiré et un autre s'en est chargé !

Woody Allen vit aux Etats-Unis et, même si divers procès lui ont été intentés par Mia Farrow, il a n'a jamais été inquiété et a toujous été disculpé, les preuves apportées par Farrow n'ayant pas convaincu la justice. 

Mia Farrow est réputée pour son caractère difficile, sa vie mouvementée et ses mauvais traitements à ses enfants.

Alors victime ou manipulatrice !?

Les critiques qui se sont intéressés au livre ne doutent pas de l'honnêteté des propos du cinéaste et je le crois aussi !

Le livre se lit agréablement même si un peu pesant dans sa première moitié lorsqu'il évoque ses débuts et ses rencontres avec des gens du spectacle inconnus en Europe mais des stars aux USA. Chapitres répétitifs , il aurait pu faire plus court ! A part Danny Kaye et Bob Hope, j'aurais pu aller voir constamment sur le net qui étaient les autres et cela ne m'aurait sans doute pas enrichi !

Lecture agréable, amusante aussi quand il évoque son immense maladresse pour les choses les plus courantes, sa femme lui est d'un précieux secours ! Du temps où il tapait ses textes à la machine, lorsqu'il fallait changer le ruban, il invitait un ami à le faire et le remerciait d'un resto ! Entre autre choses !

Très humble aussi, son succès l'étonne toujours pour des films qu'il ne considère pas toujours comme réussis !

Voici l'extrait de sa rencontre avec Diane Keaton, qui le soutient et qui est restée proche amie. La photo est d'ailleurs d'elle !

"  Il nous faut simplement trouver la bonne actrice pour jouer Linda, le principal personnage féminin. Nous avons un bon metteur en scène, Joe Hardy, un type qui sait ce qu'il fait. Nous prenons place, lui et moi, au fond du théâtre pour auditionner une flopée de comédiennes chevronnées. Il y a beaucoup de talents sur le marché et pas assez de rôles bien écrits. Sandy Meisner était alors un professeur d'art dramatique connu et respecté à New York, où il dirigeait la Neighborhood Playhouse School qui avait formé nombre de comédiens fabuleux. Un jour, il tint la jambe à David Merrock pour lui chanter les louanges d'une fille de son cours qu'il trouvait sensationnelle. Elle s'appelait Diane Keaton. De son vrai nom Diane Hall, mais il y avait une actrice qui potait le même et le syndicat ne permet pas qu' on se serve d'un nom déjà en usage.

Donc, après ce battage en sa faveur, nous voilà tous assis dans la salle à attendre que Diane Keaton passe son audition. Entre en scène une jeune fille dégingandée. Comment dire .... Si Huckleberry Finn avait été un joli brin de femme, ç'aurait été lui déboulant sur les planches. Diane Keaton, qui s'excuse d'exister, est une fille tout juste sortie de sa cambrousse californienne, adepte des vide-grniers et des sandwichs au thon, une émigrée à Manhattan qui gagne sa vie comme employée de vestiaire, après avoir tenu l'espace confiserie d'un cinéma sur la côte Ouest, d'où elle s'est fait virer pour avoir mangé toute la marchandise. Ce jour-là, elle tenta de nous servir le boniment d'usage en guise de présentation. Nous avions sous les yeux une rustaude qui nous parlait de sa mémé Hall  et de George, son locataire, auquel son syndicat offrait invariablement ue dinde à Noël, et qui répondait aux compliments par " Vous me faites marcher " ! Mais que voulez-vous que je vous dise, elle était géniale. Géniale à tout point de vue. On dit d'une personnalité qu'elle illumine la pièce en entrant : elle, c'est un boulevard entier qu'elle illuminait. Adorable, drôle, totalement originale, authentique, pleine de fraîcheur. Quand elle sortit de scène, nous savions qu'il nous fallait écouter les autres actrices prévues pour l'audition, mais il ne faisait aucun doute pour nous qu'elle avait décroché le rôle. "