" Paradis : Espoir " Galeries

Réalisateur : Ulrich Seidl.

Acteurs : Melanie Lenz, Verena Lehbauer, Vivian Bartsch, Joseph Lorenz, Michael Thomas, Johanna Schmid.

2012

Appréciation personnelle :  **

Après "Amour" et "Foi", "Espoir" termine la trilogie du cinéaste autrichien sur le portrait de trois femmes lesquelles sont liées les unes aux autres et l'on s'aperçoit que les histoires se passent au cours du même été.

Melanie s'est inscrite dans un centre d'amaigrissement sévère alors que sa mère, insatisfaite affectivement et sexuellement, prend des vacances au Kenia à la recherche, hélas illusoire, d'un peu d'amour dans les bras d'hommes jeunes qui se prostituent auprès des touristes en leur promettant sincérité et fidélité (ce fut le thème de Amour). Pendant ce temps, la tante de Melanie, catholique intégriste, profite de ces quatre semaines de congé pour faire du porte à porte et rallier des sympathisants à sa cause, à sa foi (ce fut le thème de Foi).

Melanie, très jeune, encore mineure, s'intègre bien dans ce camp entourée de copines en surpoids. Entre timidité et audace, elle tombe amoureuse du médecin, quadragénaire, l'allume, le provoque avec une certaine innocence perverse, le trouble suffisamment pour que celui-ci soit à la limite de se mettre en danger. Sa responsabilité reprendra le dessus et Melanie vivra ainsi sa première déception amoureuse. Son  Espoir ne se réalisera pas !

Seidl filme d'une manière minimaliste, rigoureuse, âpre. Son cinéma peut ne pas plaire parce qu'il ne l'enjolive pas; il est brut, il va droit au but, il est frontal, il est politiquement incorrect, il n'est pas aimable, voilà bien des qualités qui me plaisent !

La plupart des actrices ne sont pas des professionnelles et le dialogue est improvisé.

Portrait réussi d'adolescentes d'aujourd'hui, avec leur parler cru et leur comportement parfois délirant qui les amène à se mettre en danger et, malgré leur rébellion, leur fausse arrogance, il y a souvent en elles une petite fille qui pleure et qui aimerait être prise dans les bras !

Ulrich Seild est un véritable auteur, comme Godard peut l'être, aussi dérangeant aussi irritable pour qui n'aime pas ce genre de cinéma. Après avoir vu les trois films, alors que je les ai notés de deux **, j'avoue qur son style me plaît beaucoup et pourrait m'amener à ajouter une * au trois films. Que sera la suite de sa carrière après avoir quitté cette trilogie !?