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Entre Deux Eaux
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18 mars 2014

" Sigmaringen " de Pierre Assouline de l'académie Goncourt.

sig

assouline

" Sigmaringen est une ville située dans le sud de l'Allemagne, dans le land du Bade-Wurtemberg, sur le Danube. Mentionnée dès 1077, elle est successivement capitale de la principauté de Hohenzollern-Sigmaringen, puis de la province de Hohenzollern. Elle est réputée pour son château, parfaitement préservé, qui servit de siège au gouvernement en exil du régime de Vichy à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le château n'a de féodal que le site et l'allure d'ensemble. Les bâtiments et leur décoration intérieure sont des pastiches de différents styles. " (Wikipedia).

" Sigmaringen a toujours su rester à l'abri des conflits, comme si l'ombre protectrice du château épargnait à la ville les malheurs du temps. Elle nous a donné l'illusion que nous échappions à la tyrannie puis à la guerre. Eût-il voulu nous faire payer notre impunité que le Führer ne s'y serait pas pris autrement. Il a fallu que des français s'y installent pour que ce petit coin d'Allemagne guère porté au nazisme le soit un peu plus.

Au regard en dessous que m'adressa la princesse, assorti d'une très légère inflexion d'ironie à la commissure des lèvres, je compris que quelque-chose n'allait pas. La famille Hohenzollern était réunie dans la grande salle du château à l'occasion d'un anniversaire. L'humidité naturelle de ses vieux murs nous abritait de la chaleur estivale. Rarement avions-nous éprouvé une telle douceur, favorable à notre absence au monde, alors qu'au dehors, en contrebas de notre rocher et au plus loin, les miasmes de l'époque harcelaient les habitants. Le château nous en protégeait, mais pour combien de temps encore ? C'était à la toute fin du mois d'août 1944. Le moment m'est resté gravé dans la mémoire, car il y avait eu un avant et il y eut un après. "

Un fait méconnu de moi d'où l'intérêt de cette lecture. Le gouvernement de Vichy en exil, c'est-à-dire le maréchal Pétain, le président Laval, leurs proches, les ministres, une troupe de miliciens, quelques serviteurs, occupèrent le château des princes, lesquels, à la demande du Führer, s'exilèrent le temps qu'il fallut dans la petite ville proche de Wilflingen. Dans la ville, au pied du château, 2.000 français suivirent et subsistaient dans des conditions plus difficiles.

Julius Stein, majordome des princes et son staff, demeura au château. Il eut la responsabilité de veiller à ce que le château ne subisse pas de dégradations et veilla aussi à organiser le quotidien des français et fut le témoin discret de leur installation et de leur préparation à une vie confinée, où la promiscuité ne rendaient pas les relations aisées. Pétain et Laval, ne se supportant pas, occupaient des étages différents et tout était fait pour qu'ils ne se rencontrent pas ou si peu ! Jalousies, frustrations, soucis d'ego, nervosités, soucieux de la conservation de leurs avantages, craintes de l'avenir, vivant avec une parcimonie obligée mais conscients de l'étiquette cependant, un petit monde en folie douce ! Une retraite qui ne dura que quelques mois ! Les alliés approchaient et leur exil était en danger. II leur fallait maintenant songer à fuir par n'importe lequel des moyens.

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