" Le Mal de pierres " UGC Toison d'Or

Réalisatrice : Nicole Garcia.

Acteurs : Marion Cotillard, Alex Brendemühl, Louis Garrel, Brigitte Roüan, Victoire du Bois, Aloïse Sauvage, Daniel Para, Jihwan Kim.

 Adapté du roman du même nom écrit par Milena Agus paru en 2006

Appréciation personnelle : ***

Sans doute Nicole Garcia a-t-elle réalisé son film le plus abouti.

Excellente actrice, réalisatrice honorable, son dernier film n'est pas sans défauts mais a suffisamment de qualités pour plaire à un public plus large et s'assurer un succès commercial ce qui peut aller de pair avec cinéma d'auteur !

Film romanesque et torturé, portrait d'une femme sur dix-sept ans de vie (la réalisatrice a pris le parti de ne pas grimer les acteurs pour les faire paraître plus jeunes au début du film, on ne les voit donc pas vieillir et cela ne m'a nullement dérangé), rebelle dès son adolescence acceptant mal une vie étriquée (nous sommes dans les années 50), à la limite d'être considérée comme folle, accepte un mariage de raison pour fuir la famille tout en ayant l'honnêteté de dire à son futur mari qu'elle ne l'aime pas. Rejoignant un centre de cure thermale pour soigner son mal de pierres (calculs rénaux), sa détresse et sa fragilité et sa solitude la font s'intéresser à un jeune lieutenant malade qui sera le pivot d'une histoire qu'elle va se créer pour atteindre à l'essentiel de ce qui est son désir de vivre.

Scénario bien maîtrisé, intelligemment construit, belle atmosphère rendue de l'époque et de l'environnement de la jeune femme, le film est trop académique, trop lisse, aurait mérité d'être plus sombre, plus incisif, plus audacieux, plus fiévreux, plus passionné pour donner de l'ampleur à l'histoire et aux personnages. Il manque l'émotion et la vibration qui auraient emporté le spectateur.

Marion Cotillard, naturelle, s'approprie le rôle sans aucun effort apparent, cependant, j'imagine ce que le personnage aurait pu avoir d'âme supplémentaire s'il avait été interprêté par une actrice qui aurait eu la trempe et la sensibilité d'une Isabelle Adjani dans sa jeunesse !

Je confirme que Louis Garrel est un acteur qui m'insupporte, pas sensible du tout à son jeu, et à une manière d'être quelque peu narcissique et nombriliste.

La belle découverte est l'acteur espagnol, encore méconnu en France, Alex Brendemühl, une réelle présence, du charisme, à la fois viril et doux.