Golden Eighties - Palace

Réalisatrice : Chantal Akerman.

Acteurs : Delphine Seyrig, Myriam Boyer, Fanny Cottençon, Lio, Pasacale Salkin, Charles Denner, Jean-François Balmer, Nicolas Tronc.

1986

Appréciation personnelle : *

Ressorti en salle, je ne l'avais pas vu à sa sortie, comme je connais peu le cinéma de cette réalisatrice.

Cinéma difficile et souvent peu accessible, peu populaire, exigeant, femme torturée (elle mit fin à ses jours à Paris à l'âge de 65 ans et avait annoncé qu'elle ne survivrait pas à la disparition de sa mère) et cinéaste qui souffrait d'un manque de reconnaissance de son travail, mal-aimée sur ses terres (née à Bruxelles en 1950) même si elle fut "célébrée par les plus grandes institutions culturelles du monde (du Moma au Lincoln Center de New York en passant par la Cinémathèque française) " .

Elle trouva peu le chemin du succès populaire même si elle réalisa en 1996 une très jolie comédie romantique avec Juliette Binoche et William Hurt nous balladant entre New York et Paris (Un divan à New York), je me souviens avoir été étonné que la légèreté de la réalisation appartienne à Akerman !

Sa référence (je ne l'ai pas vu) demeure "Jeanne Dielman" (1975) avec Delphne Seyrig "description quasi en temps réel du quotidien routinier et de l'enfermement d'une jeune veuve, qui se prostitue sur rendez-vous au 23 quai du Commerce 1080 Bruxelles" (3H45 de projection). Sofia Coppola, Todd Haynes, Gus Van Sant le considèrent comme une influence majeure.

"Golden Eighties" est une comédie musicale, portrait choral d'un certain nombre de personnages, vendeurs et clients dans une galerie commerçante de Bruxelles des années 80, celle de la Toison d'Or, laquelle existe toujours mais a été rénovée et modifiée depuis.

Quiproquos amoureux, rumeurs, médisances, dans un milieu clos où tout le monde se connaît, s'aime et se déteste ! Comme une famille en quelque sorte !

C'est joliment kitsch et coloré, bien joué par les acteurs principaux, moins bien par les acteurs secondaires, ce n'est pas passionnant, l'humour est poussif (le scénario est maigre) et le film se regarde paresseusement !

Le pari de la comédie musicale n'est pas réussi et l'on se surprend à avoir envie de revoir un Jacques Demy ! Bien sûr "Les Parapluies de Cherbourg" (1963) et "Les Demoiselles de Rochefort" (1967) !